Présentation du Forum Mondial des Femmes Francophones
I- Présentation générale du Forum Mondial des Femmes Francophones
Le Forum Mondial des Femmes Francophones part du constat de la régression du droit des femmes dans l'espace francophone qui compte 77 pays et 220 millions de locuteurs.
Il y a aujourd’hui 120 millions de femmes francophones dans le monde. Elles seront plus de 350 millions en 2050. Dans de nombreux pays francophones, le statut des femmes est en régression, leurs droits sont niés ou bafoués. Des disparités existent d’un pays à l’autre. Certaines subissent au quotidien des exactions, et des violences de toutes sortes, n’ont aucune protection juridique ou sanitaire, sont exclues des systèmes scolaires. Dans les conflits armés, les femmes sont devenues des « butins » de guerre. Dans les crises politiques, elles sont les premières victimes des pressions exercées sur leurs droits au nom de la religion.
Pourtant, le statut des femmes est le baromètre incontournable de l’état d’évolution des sociétés. De nombreux états francophones tentent de placer la condition des femmes au cœur de leurs politiques publiques dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la santé, mais les actes restent souvent trop éloignés des intentions. Car si les hommes et les femmes ont des droits, c’est l’application du droit des femmes qui pose problème.
C’est de ce constat qu’est né le Forum Mondial des Femmes Francophones.
Depuis sa création à Paris en 2013, pour la première fois dans l’agenda international, un forum mondial en langue française promeut des recommandations précises et concrètes concernant les femmes francophones (quand 90% des consultations internationales se font en anglais), leur statut, leurs droits, leur avenir, leur rôle dans la restauration de la paix et le développement de leur pays.
Il permet une parole libre entre la société civile, les États et les instances internationales. Il propose des réflexions pour que les femmes puissent participer à l’élaboration des décisions qui les concernent.
II- Les éditions précédentes du Forum Mondial des Femmes Francophones (2013-2014)
- Le premier Forum Mondial des Femmes Francophones qui s’est tenu le 20 mars 2013 à Paris a principalement porté sur les violences faites aux femmes dans les conflits armés et les crises politiques. Au-delà de la forte émotion suscitée par les témoignages des victimes ou des témoins, ce premier forum a permis de rappeler que les droits des femmes ne sont jamais des acquis, régressent au moindre recul démocratique et sont dans toutes les crises politiques – comme les Printemps arabes porteurs de tant d’espoirs et de déceptions l’ont montré – un enjeu idéologique et un choix de société.
- La deuxième édition du Forum Mondial des Femmes Francophones qui s’est tenu le 3 et 4 mars 2014 à Kinshasa a porté sur les Femmes actrices du développement, et la scolarisation des filles, le premier des droits. Ce deuxième forum était consacré au rôle des femmes dans le développement autour de trois ateliers : femmes et éducation, femmes et pouvoirs, femmes et paix. Il a traité particulièrement de la scolarisation des filles jusqu’à 16 ans.
Il s’agit d’une priorité de l’action diplomatique de la France, et plus largement d’une préoccupation qui doit être universelle.
Les conclusions des deux premiers Forums ont été remises au Secrétaire Général de la Francophonie afin de porter les fondations d’un nouveau statut des femmes dans l’espace francophone, l’inscrire dans les textes fondateurs de l'Organisation internationale de la Francophonie.
Lors du deuxième Forum, Mme Benguigui a demandé qu’une déclaration solennelle et spécifique sur les droits des femmes soit adoptée lors du sommet de la Francophonie qui s’est réuni à Dakar en novembre 2014 sur le thème "Femmes et jeunes : vecteurs de paix, acteurs du développement." Cette déclaration a bien été adoptée lors du sommet des chefs d’états francophones qui s’est réuni à Dakar, belle victoire pour le travail accompli par les deux premières édition du Forum.
III- La troisième édition du Forum Mondial des Femmes (2015)
La troisième édition du Forum Mondial des Femmes s’inscrit dans cet héritage, et a pour vocation d’accentuer encore la réflexion et les propositions concrètes, autour d’un thème précis et urgent. L’objectif du Forum, qui aura lieu à Brazzaville en mars 2015, est de remettre au cœur des débats l’importance de la scolarité obligatoire des filles jusqu’à l’âge de seize ans. Parce qu’une fille scolarisée, éduquée, peut décider de ne pas perpétuer les traditions qui l’inféodent, comme l’excision ou le mariage forcé. Parce qu’une fille scolarisée, éduquée, transmettra à ses enfants l’accès au savoir et à la connaissance. La scolarisation des jeunes filles est le seul moyen de compenser les effets de longue durée causés par les inégalités séculaires entre les femmes et les hommes, pour aller au-delà de l’égalité juridique formelle et permettre aux femmes d’accéder à une égalité réelle : l’égalité de faits est aussi fondamentale que l’égalité de droits. L’accès au savoir est le pilier fondateur du changement du statut des femmes.
Différentes tables rondes seront organisés sur le thème de la Scolarisation des filles :
1) la première portera sur la scolarisation comme droit obligatoire, avec pour ambition de faire progresser la cause de la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans.
2) La deuxième fera porter la réflexion sur les mesures qui permettront à l’éducation des filles de trouver des solutions concrètes dans le futur, solutions provenant des Etats, des organisations internationales, des bailleurs de fonds, du secteur privé, des enseignants, de la société civile et des organisation non gouvernementales, qui tous peuvent investir davantage dans les projets d’éducation.
3) La troisième aura deux thématiques : Les femmes et l’accès à l’énergie, singulièrement dans les milieux ruraux qui sont les grands oubliés de la réflexion sur les droits et la protection des femmes ; Les femmes et les conséquences du changement climatique : la difficulté d’accéder aux ressources, mais également la disparité hommes / femmes devant les risques des catastrophes climatiques, et la nécessité de promouvoir les nouvelles technologies.